mercredi 30 avril 2014




Alors que les outils numériques se diversifient, se multiplient, les professeurs sont confrontés à de nouvelles questions, comment s'équiper ? Pour quels usages ? Les élèves changent, l'école change, la pédagogie doit-elle changer ? La relation élève-professeur doit-elle évoluer ? Comment faire de notre école de l'ère du numérique, un véritable lieu d'apprentissage, de découverte du 21e siècle ?

Vous trouverez en cliquant sur ce site un dernier article rédigé sur le sujet du numérique...


samedi 7 décembre 2013

Les élèves changent, l'école doit-elle changer ?



Présent dans les classes d'abord comme enseignant pendant 20 ans  puis comme inspecteur depuis 18 ans, j'observe et je continue de m'interroger sur le métier d'élève.

J'ai appris à écrire avec un porte plume et un encrier, enseigner avec des duplicateurs à alcool... et aujourd'hui j'ai la chance de pouvoir porter un regard particulier sur l'évolution de l'environnement de la classe. 
Cette modeste connaissance historique m'aide chaque jour face à l'invasion du numérique dans cet univers scolaire.

Quelles relations ont les élèves  avec le numérique au sens large ?
Que nous dit cette génération à travers ses comportements ?


Nous avons mené une enquête auprès de 1569 élèves, scolarisés en cycle 3 dans des écoles rurales, urbaines et urbaines-Eclair. Les données que je livre ont été recueillies sous la forme de questions posées par l’enseignant avec une pondération de ce dernier. Il ne s’agit pas d’une enquête scientifique mais d’un état des lieux, photo, panorama en cette fin d’année scolaire 2012.
Nous sommes aujourd'hui en 2013 et ces premiers constats sont complètement confirmés.

Le tableau ci-après est un extrait de l’enquête réalisée, il ne présente que les réponses des 554 élèves de CM2 et sur les 513 élèves de CM1.

À chacun d’en tirer les conclusions qu’il voudra mais j'attire votre attention sur :
- le nombre d'élèves ayant un compte Facebook (pourtant interdit au mois de 13 ans...),
- sur les élèves pratiquant la vidéo-conférence (en ajoutant Skype et Messenger),
- sur le nombre de familles connectées selon les secteurs (ruraux, urbains…),
- sur le temps passé au quotidien sur cet outil informatique,
- sur le nombre d'élèves ayant une messagerie personnelle...

Les CM2.
89,71% ont accès à internet à leur domicile.
55,42% possèdent une adresse mail personnelle.
34,12% disent avoir un compte Facebook
63,64% utilisent un logiciel de vidéo-conférence (Skype ou Messenger)

Les CM1
85,96 % ont un accès à internet à leur domicile.
37,04 % possèdent une adresse mail personnelle
25,54% disent avoir un compte Facebook
36,65% utilisent un logiciel de vidéo-conférence. 

Tout cela mériterait une enquête plus approfondie malgré tout il conviendrait surement de s’interroger sur :
- la place accordée à cet outil dans le cadre de la classe.
- ce qui se passe hors de la classe, que font les enfants tous les jours face à cet outil ?
- les responsabilités dans l'accompagnement de la maîtrise des outils de réseaux sociaux et qui apprend à un élève de 10 ans à gérer l’image qu’il laisse de lui sur Internet ?

Autant de questions qu’un professeur doit se poser pour envisager son métier autrement. Les élèves changent, la façon d’enseigner doit changer.

Je constate parfois des réticences à la mise en place d’un Espace Numérique à l’École. Mais ces résistants réalisent-ils que nos élèves sont déjà sur des espaces Numériques mais non sécurisés.

Qui leur apprend à circuler dans cet univers ? Pour le piéton, le cycliste nous avons créé l’APER, pour le numérique nous avons créé le B2i mais est-il mis en œuvre partout dans cette perspective d’un ENT ?

Avec un peu d’humour, je dirais l’ENT, «c’est maintenant»

En observant, les taux de connexions dans des quartiers Urbain-Eclair, nos élèves sont sur déjà sur internet.
Et puisque nos élèves sont sur internet en dehors du temps scolaire, la question devient alors : que puis-je tirer de cet élément, qui permet d’apprendre plus et, mieux, pour construire ces citoyens éclairés du 21ème siècle ?
Surement pas en m’opposant aux ENT qui constituent un espace sécurisé pour apprendre à utiliser ces outils de réseaux sociaux, avant le CM1, avant 10 ans.

Mais au-delà, lorsque je vois des taux d’usage de vidéo conférence, comment puis-je continuer à ignorer ces compétences de mes élèves ? Comment puis-je continuer à enseigner les langues vivantes uniquement avec un papier et un crayon ?

Celestin Freinet a inventé le journal scolaire pour apprendre à écrire en communiquant.
Que ferait-il face à ces outils nouveaux ?

Extrait de : «Les impératifs de la modernisation scolaire, C.Freinet, 1967».
«Chaque époque a son langage et ses outils.Nos arrière-grand-pères usaient des manuscrits et de la plume d’oie dans une école où l’autorité du maître s’affirmait par les verges et le bonnet d’âne. Les progrès techniques de la mécanique ont valu à notre génération l’ère des manuels scolaires et de la plume métallique, avec les méthodes que leur emploi nécessitait : devoirs, leçons, copies de textes, exercices dont l’éducateur et le livre réglaient souverainement le rythme.
Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle étape : l’imprimerie a désormais imposé sa royauté à tel point que le manuel le plus complet n’est qu’un ersatz de la richesse graphique mise à notre disposition par la technique contemporaine. L’écriture manuscrite elle-même tend à devenir mineure dans un monde où la manchine à écrire, la polygraphie, le disque, la radio, le cinéma, la télévision, le magnétophone intensifient et accélèrent l’intercommunication et les échanges
».

Il faut changer l’école.
Sur l’architecture des écoles et des classes qui induisent des organisations d’école. Faut-il continuer sur le principe d’un enseignant et un même groupe pendant tout le temps scolaire, Ne peut-on imaginer des principes de modularité avec des groupes accompagnés accédant un savoir dans un lieu institutionnel géré autrement ?
Sur l’emploi du temps d’un élève et d’un enfant, il faut admettre que l’éducation ne se fait pas seulement à l’école et puisque nos élèves ont accès à des outils numériques y compris dans les secteurs dits « difficiles », il est urgent de se poser la question (avec les collectivités) de ce que nous pouvons faire pour proposer des contenus qui iraient au-delà des horaires scolaires. Ne serait-il pas plus intéressant qu’ils passent plus de temps sur des contenus validés plutôt que sur Facebook ?

Chers jeunes professeurs…
Nous avons trop longtemps opposé des générations. Il y a un vrai défi à faire travailler ensemble jeunes et moins jeunes, c’est indispensable et encore plus vrai aujourd’hui. Vous êtes tous des experts, certains apporteront leur expérience sur les contenus à enseigner, d’autres sur les nouveaux outils qu’ils maîtrisent. C’est cette addition qui fera changer l’école et qui permettra aux élèves de vivre et parcourir avec passion le chemin de l’éducation. 
Le prochain article pourrait être comme me l'a dit un collègue, Richard Krawiec : "Ce sont les élèves qui changent l'école"

Source : Lionel Tordeux, IEN TUIC AC Amiens, Expert Ministère DGESCO
Retrouvez le tableau complet des résultats sur pedagotict.blogspot.fr

Voir plus bas les tableaux des résultats en CM1 et en CM2.







dimanche 16 décembre 2012

Zapettes, tablettes etc...

Après les ardoises 
(et le procédé La Martinière enseigner dans les écoles normales)
voilà nos écoles peu à peu envahient de zapettes, de tablettes.... 
Alors plutôt pour ou plutôt contre  ?

Est-ce utile ? pertinent ?
Les enfants sauront-ils encore écrire ?
Les parents s'interrogent, les collectivités territoriales aussi,  les professeurs se demandent s'il s'agit d'un nouveau gadget ou d'un outil utile qui pourrait les aider dans leur métier, qui pourrait aider les élèves à apprendre.

Oui, les tablettes constituent de bons outils pour l'Ecole.

Pour répondre à cette question, il faut se demander ce que peut apporter à l'enseignant et à l'élève ce nouvel outil ?

L'école de nos parents, de nos grands-parents, de nos arrières grands-parents, c'était des tables, des chaises, des tableaux noirs, des craies, des ardoises... 
L'école que nous avons connu, ou dans laquelle nous avons commencé à enseigner, c'était les stylos bille mais toujours les tableaux, les craies, moins les estrades, plus quelques radios, quelques projecteurs de diapositives, quelques duplicateur à alcool....
Et puis en  quelques années tout est bousculé par l'arrivée de nouveaux matériels.

Le Tableau blanc numérique avec son vidéo projecteur et son ordinateur connecté à internet a constitué une étape forte dans la modification de l'environnement de travail des professeurs et des élèves.
Il faut le dire, cette chaine Vidéo-ordinateur-internet est une vraie grande étape. Elle a permis d'offrir à des écoles rurales un accès direct au savoir. Les peintures célèbres ont pu être vues, analysées, expliquées. Des documents historiques projetés, des extraits vidéos ont servi à illustrer, comprendre.

Et puis la technologie s'est encore un peu plus approchée de nous et nous sommes entrés dans l'ère du tactile. Les TBi sont devenus tactiles. Etait-ce vraiment indispensable ? Et les tablettes sont apparus.

Gadget ? Véritable outil d'apprentissage ?
Depuis des années, notre société nous demande de suivre les élèves de façon plus personnalisée. 
L'école apprend aux élèves à vivre ensemble mais l'école doit assurer un enseignement à chacun. 
Elle doit veiller à ce que chaque enfant fasse l'objet d'un accompagnement, "d'un parcours personnalisé".
Depuis des années, les professeurs multiplient les évaluations, les livrets personnels des élèves pour suivre chacun dans la construction de ces apprentissages.
Et depuis quelques mois, des constructeurs de TBi ont décidé d'accompagner ce mouvement.

Ils ont d'abord proposé des "boîtiers de vote" puis ont fait évolué ces boîtiers pour devenir des boîtiers d'évaluation.

Les zapettes !
Assez basique au début, ces zapettes ne permettaient de produire que des réponses à des QCM : oui-non.
Puis les réponses ont été plus nombreuses, ainsi nous pouvions proposer cinq choix (A, B, C, D, E).
Une autre étape importante a vu le jour sous la forme de réponses plus qualitatives : L'élève pouvait entrer du texte comme s'il s'agissait d'un clavier de téléphone portable. Il pouvait répondre "manger" "mangé" "mangés" "mangées". Le logiciel qui synthétisait les erreurs proposait alors la constitution de groupes de besoin en fonction des réponses données.
Mais l'usage était encore collectif. 
L'enseignant posait une question et les élèves répondaient à la même question en même temps. 

L'heure est aux tablettes et l'évaluation est réinventée !L'arrivée des tablettes constitue une étape très importante qui répond en partie à cette volonté de personnaliser l'enseignement.
Des logiciels comme Flow de la société einstruction permettent : 
- "d'envoyer" des questions différentes d'une d'une tablette à l'autre... 
- "d'envoyer" des non seulement des textes, mais des images (reproduction d’œuvres), de sons (dictée) de morceaux de vidéos... 
- "d'envoyer" des contenus différents sur chaque tablette. 

En plus, le fait de disposer de tablettes permet à l'enseignant de mener ce travail d'évaluation : 
- simultanément c'est à dire pour tous les élèves en même temps ou 
- de façon différée, pour chaque élève, quand il le décide.
La gestion des classes devient alors plus fluide.

On peut aussi ajouter que ces mêmes solutions permettent d'afficher certaines tablettes directement sur le tbi. Affichage dynamique, puisque si l'élève écrit sur sa tablette, le contenu est modifié sur le tableau et sur l'élève écrit sur le tableau, le contenu est modifié sur la tablette.

Il faut maintenant imaginer une classe avec sur chaque pupitre, une tablette à disposition en permanence et vous voilà avec un enseignement complètement rénovée. 
J'entrevois les possibles mais j'entrevois aussi les besoins de formations.... indispensables.

PS : à Soissons, nous engageons une nouvelle expérimentation, à raison d'une tablette par élève, nous ne manquerons pas de vous raconter nos réussites et nos difficultés. Et si nous pouvons, nous donnerons la parole au professeur et aux élèves.


lundi 20 février 2012

samedi 24 décembre 2011


Equipements numériques ?...
Lionel Tordeux

Une étude récente de nos voisins  belges sur l’usage du tbi en classe (http://bit.ly/sA4xV5)1 nous encourage à reprendre ce sujet : l’équipement des classes.
Que disait cette étude ?
Les chercheurs montraient que pour qu’un « outil » soit utile il faut que l’enseignant en fasse un « outil partagé ».

Un outil utile, un outil partagé.
Pour que le TNi soit utile, il doit être partagé. Certains ont longtemps cru que l’arrivée de nouveaux équipements allait changer l’Ecole. Mais il n'en est rien, ces nouveaux outils ne trouvent leur place que parce qu’ils permettent aux enseignants  de ne pas modifier leur façon d’enseigner (au moins dans un premier temps). Un nouvel outil trouve d'autant plus facilement, sa place dans la classe, s'il permet à son utilisateur d'enseigner de la même façon. Il s’intègre à la méthode de l’enseignant, il ne la révolutionne pas. 
C'est ce qui a fait la force du tableau blanc interactif et c’est ce qui explique sa forte pénétration dans les classes.
Si j'enseigne de façon frontale, je peux continuer. J’ajoute des images sur grand écran à mon exposé, je glisse un power point.
Si j’enseigne en faisant participer les élèves, en organisant ma classe par groupes avec des activités différentes, je peux continuer.

Un outil partagé, un outil utile.
Quittons le tbi, pour nous intéresser à d’autres outils qui sont  obligatoirement partagés, les boitiers dévaluation et les tablettes tactiles.
Côté constructeur, c’est un vrai défi car cette fois, le matériel remet en cause les relations dans la classe. Son introduction devient plus difficile. L’enseignant qui avait l’habitude de mener la séance sous la forme d'un exposé, d'un discours sur... va devoir changer sa méthode.
Avec ces outils, ce sont les élèves qui utilisent, qui agissent.
La question devient alors , comment faire pour que cet outil partagé soit utile et d’abord utilisé ?...
Pour les élèves, aucun problème ce sont de nouveaux « jouets »,  de nouveaux produits technologiques qui correspondent à leur univers. Leur usage s’inspire de techniques utilisées avec les téléphones portables.
« Cette fois le professeur est obligé d’entendre tout le monde ». Il ne s'agit plus de quelques mains levées que l’on repère sélectionnant parfois la réponse attendue, voire la réponse espérée. Avec, les boîtiers 100% des élèves ont participé  et 100% de réponses apparaissent !
Alors que faire pour ces outils deviennent utiles pour l’enseignant ?
Ils deviendront « utiles » s’ils  lui permettent de gagner du temps tout en étant plus précis. Avec les boîtiers/tablettes, l’enseignant a la possibilité d’avoir les réponses de tous les élèves et de les reprendre en direct ou de façon différé en ayant analysé les réponses.
L'institution demande un suivi plus précis, plus individuel. Ces outils le permettent.
Mais alors pourquoi n'est-il pas dans les classes ? Trop cher ? Inconnu ? Trop compliqué à utiliser ?
Peut-être un peu tout cela. Mais partout où nous avons prêté ce type d’outil et partout où nous avons accompagné sa mise en œuvre, la valeur ajoutée est réelle.
Aujourd’hui, nous attendons avec impatience que  les constructeurs réussissent à intégrer des évaluations « à la française » avec un peu de QCM et beaucoup d'autres choses (réponses sous la forme de mots, de textes, de schémas...)  que ces données soient reprises dans un logiciel simple qui permette rapidement de constituer des groupes de besoins. 
Il restera une dernière mission à assurer, la mission de l’éducation nationale, de l’encadrement, de l’accompagnement de l’arrivée ces nouveaux objets, pour construire, accompagner de nouvelles attitudes, de nouvelles relations dans les classes.
C’est en prenant en compte ces remarques que les boîtiers et les tablettes seront utilisés et utiles.
Une dernière remarque qui fait écho aux propos de Marcel Lebrun qui soutient l’idée que nous « apprenons ensemble ». Ces nouveaux outils le permettent. Il y a quelques jours, j'observais dans une classe l'utilisation de boîtiers pour évaluer et, trois élèves étaient à la peine. Sans aucune demande de l’enseignant,  un groupe d’élèves a pris en charge ceux qui avaient des difficultés pour que la classe obtienne un score de 100 %. Réaction inattendue, généreuse qui rappelle l’enseignement mutuel d’un autre siècle et qui montre que certains outils ont une pertinence pédagogique.
En attendant encore un petit effort pour améliorer les boîtiers et surtout les tablettes afin que les professeurs  enseignent avec « tact » des savoirs que les élèves connaîtront tous « sur le bout des doigts ». 
LT
1http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/60/90/90/PDF/Duroisin-Natacha-EIAH2011.pdf

samedi 19 novembre 2011

Enseigner aujourd'hui, c'est....


Tableau 1 : Les multiples rôles de l’enseignant
Enseigner, aujourd’hui, c’est…
Collaborer
entre personnes-ressources dans le domaine scolaire et avec les parents, collaborer avec les élèves, amener ceux-ci à collaborer entre eux…
Planifier
ses activités et ses scénarios d’enseignement-apprentissage, en prenant un très grand nombre de décisions portant sur sa démarche pédagogique…
Susciter la participation
optimale de chaque élève en favorisant la prise en charge de sa démarche d’apprentissage, le développement de son autonomie et un engagement volontaire et actif dans la construction de ses savoirs…
Motiver
en tenant compte des préférences personnelles des élèves, en répondant à leurs besoins, en renforçant certains comportements, en suscitant leur engagement affectif…
Adapter
son enseignement aux différentes manières d’apprendre de ses élèves, en adaptant le processus d’enseignement-apprentissage aux besoins particuliers des élèves, en gérant les différences…
Animer et communiquer
en animant les activités collectives du groupe-classe, en assurant la coordination d’un travail exécuté en équipes, en communiquant efficacement certains contenus d’apprentissage…
Agir comme médiateur
en guidant l’élève dans son traitement de l’information, en agissant à titre de modèle (modeling cognitif) ou en demandant aux élèves d’exercer cette médiation auprès de leurs pairs…
Donner de la rétroaction
en fournissant l’occasion aux élèves de vérifier leur travail, en leur permettant d’évaluer régulièrement les apprentissages effectués et ceux qui sont encore à maîtriser…
Apprendre
en alimentant sans cesse sa propre passion d’apprendre, en acceptant d’apprendre de ses élèves, en conservant une position d’apprenant…
Se remettre en question
en se questionnant sur son style d’enseignement, en évaluant l’impact de son enseignement sur l’apprentissage de ses élèves, en demeurant continuellement en état de projet…
Source : M. Raymond Vienneau, 
Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton.

dimanche 8 mai 2011

Essai d'une définition de l' Ecole Numérique

DÉFINITION
DE L'ECOLE NUMÉRIQUE 2.0
Documents en cours de rédaction soumis à la réflexion

EQUIPEMENTS MATERIELS.
Le terme « École numérique » recouvre les solutions matérielles et logicielles, les services et ressources numériques, l’organisation permanente de leur mise en œuvre ainsi que la formation des utilisateurs. Cet ensemble est destiné à répondre aux besoins liés à l’enseignement et à l’accompagnement des élèves dans l’acquisition des compétences et des connaissances prévues par les programmes, y compris la validation par le B2i de niveau école.
L’ensemble « École numérique » doit permettre aux équipes pédagogiques une utilisation régulière, simple et faciliter les usages par la mobilisation d’un large éventail de ressources dans les différentes activités.

L’Ecole numérique est composée des éléments suivants :
L’accès au réseau internet à un débit suffisant.
La desserte des réseaux électriques et de télécommunication au sein des bâtiments.
La sécurisation du stockage des équipements en dehors des heures d’utilisation.
Les applications et les services numériques de base.
Les équipements matériels et logiciels.
L’installation des équipements et l’aménagement correspondant des espaces d’enseignement.
Les ressources numériques pour l’enseignement.
L’assistance et la maintenance.
La formation et l’accompagnement des utilisateurs.
L’École numérique a vocation à intégrer les dispositifs locaux éventuellement existants.


2. Détail des éléments

2.1 L’accès au réseau internet à un débit suffisant
L’accès au réseau internet doit être assuré dans les meilleures conditions de débit possible.
Une connexion à un débit effectif de 1Mb descendants et 512kb ascendants est considérée comme une base suffisante pour la plupart des utilisations pédagogiques, y compris pour les usages courants de visioconférence.

2.2 La desserte des réseaux électrique et de télécommunication au sein des bâtiments
Le réseau électrique doit être conforme aux normes en vigueur pour alimenter les équipements prévus dans les salles de classe. Une mise à niveau ou des aménagements spécifiques peuvent être nécessaires afin de favoriser l’implantation d’un petit espace informatique dans la salle de classe.
Le réseau de télécommunication doit desservir l’ensemble des classes utilisatrices. Pour mémoire, plusieurs technologies peuvent concourir à atteindre cet objectif, éventuellement combinées entre elles :
Le câblage ethernet (au moins une prise par salle).
Le WiFi.
Le courant porteur en ligne (CPL).
Les écoles doivent bénéficier d’une adresse IP fixe.

2.3 Les services numériques de base
Les ordinateurs et périphériques de l’École numérique doivent être connectés en réseau local.
Les services numériques de base suivants doivent être disponibles :
services rendus aux utilisateurs : recherche documentaire, stockage, communication asynchrone (messagerie, forum…), communication temps réel, publication,
services assurant un accès sécurisé aux diverses ressources : authentification, sécurisation et accès au réseau, annuaire,
services garantissant le fonctionnement correct de l’ensemble : sauvegardes, régénération de postes de travail, supervision, gestion des journaux.
Ils sont décrits dans le cadre de référence des services intranet/ internet d’établissements scolaires et d’écoles (S2i2e) disponible à l’adresse suivante :
http://www.educnet.education.fr/services/infrastructures/s2i2e

2.4 L'Espace Numérique de Travail (E.N.T).
Les micro-ordinateurs, bien que qualifiés dès leur origine d’ordinateurs personnels (Personal Computer), n’ont pris que progressivement la dimension d’outil de travail individualisé. C’est avec le développement de l’Internet qu’ils sont devenus de vrais instruments de communication personnelle. Dans le contexte des établissements scolaires, ils ont été plus qu’ailleurs partagés entre des utilisateurs multiples, rendant plus complexe l’individualisation des utilisations.
Aujourd’hui, de multiples services orientés vers l’information et la communication ont démultiplié l’usage des ordinateurs. Pour chaque personne qui s’en sert, l’ensemble de ces services constitue un environnement dans lequel il évolue, qu’on peut qualifier d’environnement de travail quand on y inclut les outils directement liés à son activité professionnelle ou scolaire. Tous ces services peuvent gagner à être regroupés, organisés et mis en cohérence. C’est précisément le rôle des ENT : reconstituer cet environnement de manière simple et efficace, en privilégiant le point de vue de l’utilisateur.
Grâce à la mise en réseau des établissements d’enseignement, de nouveaux outils pédagogiques et administratifs sont proposés depuis plusieurs années déjà. Une multitude de logiciels sont ainsi installés sur les ordinateurs et les serveurs : mail, chat, forums, publication de site web, agendas, gestion de la scolarité, etc. Néanmoins, leur hétérogénéité et leur cloisonnement posent encore des difficultés d’accès, de maintenance, d'apprentissage, de ressaisie de données.
C’est pourquoi le ministère cherche à favoriser le déploiement de véritables espaces numériques de travail (définition voir plus bas), constitués d’un ensemble homogène de services numériques : travail collaboratif, vie scolaire et étudiante, mise à disposition et gestion de ressources numériques, bureau virtuel, etc.

2.5 Les équipements matériels et logiciels
Contexte : La mobilité, la compacité, la possibilité de se passer d’un raccordement filaire et la disponibilité des ordinateurs dans la classe doivent favoriser une grande souplesse d'utilisation et s’intégrer aisément dans les différentes organisations pédagogiques.
Les élèves et le professeur doivent pouvoir recourir aux TICE dans le cadre des activités habituelles de l’enseignement, pour des séquences courtes, collectives ou individuelles, au moment où ils en ont besoin.
À l'échelle d'une école, la mobilité des équipements permet une optimisation du taux d’utilisation : les postes informatiques peuvent être selon les moments et les activités pédagogiques répartis dans plusieurs classes, rassemblés dans une seule ou mobilisés pour un projet.

Les équipements comportent plusieurs éléments.
Une solution de classe mobile constituée de :
des micro-ordinateurs portables élèves ou des tablettes numériques (technologie WiFi et autonomie de la batterie supérieure à 4 heures, durée garantie sur les trois ans) : ces micro-ordinateurs ou tablettes seront au minimum au nombre de 12 –écran 9 pouces minimum, 10 pouces de préférence- ou au minimum au nombre de 8 –écran 12 pouces au moins - et chacun sera équipé d’un ensemble Webcam et microphone intégré, d’une souris et livré avec une suite bureautique installée ; les batteries doivent être rechargeables à 90% en 1 heure 30.
un micro-ordinateur portable enseignant (écran 12 pouces minimum, technologie WiFi et autonomie de la batterie supérieure à 4 heures) avec Webcam et microphone intégré, livré avec une suite bureautique installée ;
un logiciel de supervision pédagogique des postes ;
un matériel de rangement sécurisé, raccordable aux réseaux électrique et informatique. Ce mobilier peut être fixe (type armoire) ou déplaçable (type chariot, valise) et doit permettre le raccordement et le rechargement des batteries d’ordinateurs ;

Une solution de tableau blanc interactif
La solution doit comporter les éléments suivants :
Un tableau blanc interactif, mobile ou fixe, ajustable en hauteur avec bras porteur et vidéoprojecteur à courte focale ou ultra courte focale, accompagné d’un système de sonorisation.
• Plusieurs constructeurs proposent des tablettes intégrant les fonctions d'un tbi et permettant a minima un pilotage à distance par le professeur ou un élève. Ces tablettes sont souvent des outils complémentaires des boitiers d'évaluation/vote.
Un ordinateur associé au TBI
Des ressources pédagogiques permettant des usages du TBI avec les élèves.

• Une solution d'évaluation individuelle.
Des boitiers de vote appelés aussi boitiers d'évaluation. : Ces boitiers permettent de réaliser des évaluations programmées et des évaluations instantanées. Un logiciel fournit avec ces outils permettra de synthétiser les résultats afin d'organiser la classe en groupes de besoins c'est-à-dire en permettant une analyse des résultats des élèves qui conduit à la mise en œuvre d'une pédagogie différenciée. Ils peuvent être couplés à une tablette permettant à pilotage à distance du logiciel du Tbi et du logiciel de gestion des boitiers.
une solution de réseau sans fil à base de bornes wifi compatibles et facilement connectables.

Une solution d’impression
Une imprimante réseau laser noir & blanc
Une option multifonction et couleur pourra être proposée.

En outre,

Un visualiseur.
Un visualiseur permettra de projeter directement les productions des élèves et les objets de petites tailles afin de permettre une communication en vue d'un travail à l'attention de l'ensemble de la classe.
L’offre pourra comprendre d’autres options : appareil photo, caméra, scanner, balado diffuseur, microcasque, etc.

2.6 La garantie
La garantie qui couvrira les divers équipements et prestations devra comprendre la maintenance et le maintien en conditions opérationnelles sur site, pour une durée de trois ans au minimum.
Une attention particulière sera accordée à la mise en place d’une réponse unique (hotline par exemple) pour les éléments composants l’ « école numérique » de façon à simplifier son maintien en conditions opérationnelles.


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Définition. Espace Numérique de Travail
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Ce qu’est un ENT dans le 1er degré

Caractéristiques générales
L’ENT 1er degré est un espace de travail commun à un ensemble d’usagers qui ont un rôle dans la communauté éducative.
Il permet d’accéder rapidement, de façon simple et sécurisée, à un ensemble d’outils pédagogiques et éducatifs au service des apprentissages.
A ce titre, il constitue le prolongement numérique de l’école en offrant à chaque usager un accès dédié et sécurisé aux informations, contenus et services dont il a besoin.
Public concerné
Les ENT 1er degré offrent un accès personnel, personnalisé et personnalisable à différents profils d’utilisateurs de la communauté éducative :
-          les élèves,
-          les professeurs,
-          les directeurs d’école,
-          les équipes de circonscription,
-          les inspecteurs,
-          les familles (responsables légaux des élèves : parents, tuteurs, etc.),
-          les personnels municipaux attachés à l’école,
-          les agents intervenant dans l’école
-          etc.
Enjeux
Le développement des ENT dans le 1er degré répond à plusieurs enjeux, en particulier :
o       assurer l’égalité des élèves devant la formation par le numérique et au numérique, à l’intérieur du système éducatif ;
o       créer un nouvel espace d’échange entre l’école et la famille ;
o       structurer l’offre de services numériques aux membres de la communauté éducative, socle d’un développement cohérent des TICE, en adéquation avec les valeurs et missions de l’école ;
o       organiser et structurer les apprentissages dans un espace dédié, pour contribuer à la construction des compétences du socle commun.
Cadre de référence français.
En raison de leurs caractéristiques, les espaces numériques de travail sont/seront multiples et modulaires. Dès lors, leur description fonctionnelle, leur interopérabilité avec les autres services applicatifs (de l’académie ou des fournisseurs de services « tiers ») et leur évolutivité sont un enjeu majeur.
Le SDET – Schéma directeur des espaces numériques de travail (qui s’inscrit dans le Schéma stratégique des systèmes d’information et de télécommunication (S3IT) du ministère) est un cadre structurant qui vise à fournir une cohérence entre les offres d’espaces numériques de travail, en lien avec les infrastructures sécurisées et les systèmes d’information existants.
Le SDET est un ensemble documentaire, à destination des porteurs de projet ENT. L’ensemble est consultable sur :http://www.educnet.education.fr/services/ent/sdet