samedi 24 décembre 2011


Equipements numériques ?...
Lionel Tordeux

Une étude récente de nos voisins  belges sur l’usage du tbi en classe (http://bit.ly/sA4xV5)1 nous encourage à reprendre ce sujet : l’équipement des classes.
Que disait cette étude ?
Les chercheurs montraient que pour qu’un « outil » soit utile il faut que l’enseignant en fasse un « outil partagé ».

Un outil utile, un outil partagé.
Pour que le TNi soit utile, il doit être partagé. Certains ont longtemps cru que l’arrivée de nouveaux équipements allait changer l’Ecole. Mais il n'en est rien, ces nouveaux outils ne trouvent leur place que parce qu’ils permettent aux enseignants  de ne pas modifier leur façon d’enseigner (au moins dans un premier temps). Un nouvel outil trouve d'autant plus facilement, sa place dans la classe, s'il permet à son utilisateur d'enseigner de la même façon. Il s’intègre à la méthode de l’enseignant, il ne la révolutionne pas. 
C'est ce qui a fait la force du tableau blanc interactif et c’est ce qui explique sa forte pénétration dans les classes.
Si j'enseigne de façon frontale, je peux continuer. J’ajoute des images sur grand écran à mon exposé, je glisse un power point.
Si j’enseigne en faisant participer les élèves, en organisant ma classe par groupes avec des activités différentes, je peux continuer.

Un outil partagé, un outil utile.
Quittons le tbi, pour nous intéresser à d’autres outils qui sont  obligatoirement partagés, les boitiers dévaluation et les tablettes tactiles.
Côté constructeur, c’est un vrai défi car cette fois, le matériel remet en cause les relations dans la classe. Son introduction devient plus difficile. L’enseignant qui avait l’habitude de mener la séance sous la forme d'un exposé, d'un discours sur... va devoir changer sa méthode.
Avec ces outils, ce sont les élèves qui utilisent, qui agissent.
La question devient alors , comment faire pour que cet outil partagé soit utile et d’abord utilisé ?...
Pour les élèves, aucun problème ce sont de nouveaux « jouets »,  de nouveaux produits technologiques qui correspondent à leur univers. Leur usage s’inspire de techniques utilisées avec les téléphones portables.
« Cette fois le professeur est obligé d’entendre tout le monde ». Il ne s'agit plus de quelques mains levées que l’on repère sélectionnant parfois la réponse attendue, voire la réponse espérée. Avec, les boîtiers 100% des élèves ont participé  et 100% de réponses apparaissent !
Alors que faire pour ces outils deviennent utiles pour l’enseignant ?
Ils deviendront « utiles » s’ils  lui permettent de gagner du temps tout en étant plus précis. Avec les boîtiers/tablettes, l’enseignant a la possibilité d’avoir les réponses de tous les élèves et de les reprendre en direct ou de façon différé en ayant analysé les réponses.
L'institution demande un suivi plus précis, plus individuel. Ces outils le permettent.
Mais alors pourquoi n'est-il pas dans les classes ? Trop cher ? Inconnu ? Trop compliqué à utiliser ?
Peut-être un peu tout cela. Mais partout où nous avons prêté ce type d’outil et partout où nous avons accompagné sa mise en œuvre, la valeur ajoutée est réelle.
Aujourd’hui, nous attendons avec impatience que  les constructeurs réussissent à intégrer des évaluations « à la française » avec un peu de QCM et beaucoup d'autres choses (réponses sous la forme de mots, de textes, de schémas...)  que ces données soient reprises dans un logiciel simple qui permette rapidement de constituer des groupes de besoins. 
Il restera une dernière mission à assurer, la mission de l’éducation nationale, de l’encadrement, de l’accompagnement de l’arrivée ces nouveaux objets, pour construire, accompagner de nouvelles attitudes, de nouvelles relations dans les classes.
C’est en prenant en compte ces remarques que les boîtiers et les tablettes seront utilisés et utiles.
Une dernière remarque qui fait écho aux propos de Marcel Lebrun qui soutient l’idée que nous « apprenons ensemble ». Ces nouveaux outils le permettent. Il y a quelques jours, j'observais dans une classe l'utilisation de boîtiers pour évaluer et, trois élèves étaient à la peine. Sans aucune demande de l’enseignant,  un groupe d’élèves a pris en charge ceux qui avaient des difficultés pour que la classe obtienne un score de 100 %. Réaction inattendue, généreuse qui rappelle l’enseignement mutuel d’un autre siècle et qui montre que certains outils ont une pertinence pédagogique.
En attendant encore un petit effort pour améliorer les boîtiers et surtout les tablettes afin que les professeurs  enseignent avec « tact » des savoirs que les élèves connaîtront tous « sur le bout des doigts ». 
LT
1http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/60/90/90/PDF/Duroisin-Natacha-EIAH2011.pdf

samedi 19 novembre 2011

Enseigner aujourd'hui, c'est....


Tableau 1 : Les multiples rôles de l’enseignant
Enseigner, aujourd’hui, c’est…
Collaborer
entre personnes-ressources dans le domaine scolaire et avec les parents, collaborer avec les élèves, amener ceux-ci à collaborer entre eux…
Planifier
ses activités et ses scénarios d’enseignement-apprentissage, en prenant un très grand nombre de décisions portant sur sa démarche pédagogique…
Susciter la participation
optimale de chaque élève en favorisant la prise en charge de sa démarche d’apprentissage, le développement de son autonomie et un engagement volontaire et actif dans la construction de ses savoirs…
Motiver
en tenant compte des préférences personnelles des élèves, en répondant à leurs besoins, en renforçant certains comportements, en suscitant leur engagement affectif…
Adapter
son enseignement aux différentes manières d’apprendre de ses élèves, en adaptant le processus d’enseignement-apprentissage aux besoins particuliers des élèves, en gérant les différences…
Animer et communiquer
en animant les activités collectives du groupe-classe, en assurant la coordination d’un travail exécuté en équipes, en communiquant efficacement certains contenus d’apprentissage…
Agir comme médiateur
en guidant l’élève dans son traitement de l’information, en agissant à titre de modèle (modeling cognitif) ou en demandant aux élèves d’exercer cette médiation auprès de leurs pairs…
Donner de la rétroaction
en fournissant l’occasion aux élèves de vérifier leur travail, en leur permettant d’évaluer régulièrement les apprentissages effectués et ceux qui sont encore à maîtriser…
Apprendre
en alimentant sans cesse sa propre passion d’apprendre, en acceptant d’apprendre de ses élèves, en conservant une position d’apprenant…
Se remettre en question
en se questionnant sur son style d’enseignement, en évaluant l’impact de son enseignement sur l’apprentissage de ses élèves, en demeurant continuellement en état de projet…
Source : M. Raymond Vienneau, 
Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton.

dimanche 8 mai 2011

Essai d'une définition de l' Ecole Numérique

DÉFINITION
DE L'ECOLE NUMÉRIQUE 2.0
Documents en cours de rédaction soumis à la réflexion

EQUIPEMENTS MATERIELS.
Le terme « École numérique » recouvre les solutions matérielles et logicielles, les services et ressources numériques, l’organisation permanente de leur mise en œuvre ainsi que la formation des utilisateurs. Cet ensemble est destiné à répondre aux besoins liés à l’enseignement et à l’accompagnement des élèves dans l’acquisition des compétences et des connaissances prévues par les programmes, y compris la validation par le B2i de niveau école.
L’ensemble « École numérique » doit permettre aux équipes pédagogiques une utilisation régulière, simple et faciliter les usages par la mobilisation d’un large éventail de ressources dans les différentes activités.

L’Ecole numérique est composée des éléments suivants :
L’accès au réseau internet à un débit suffisant.
La desserte des réseaux électriques et de télécommunication au sein des bâtiments.
La sécurisation du stockage des équipements en dehors des heures d’utilisation.
Les applications et les services numériques de base.
Les équipements matériels et logiciels.
L’installation des équipements et l’aménagement correspondant des espaces d’enseignement.
Les ressources numériques pour l’enseignement.
L’assistance et la maintenance.
La formation et l’accompagnement des utilisateurs.
L’École numérique a vocation à intégrer les dispositifs locaux éventuellement existants.


2. Détail des éléments

2.1 L’accès au réseau internet à un débit suffisant
L’accès au réseau internet doit être assuré dans les meilleures conditions de débit possible.
Une connexion à un débit effectif de 1Mb descendants et 512kb ascendants est considérée comme une base suffisante pour la plupart des utilisations pédagogiques, y compris pour les usages courants de visioconférence.

2.2 La desserte des réseaux électrique et de télécommunication au sein des bâtiments
Le réseau électrique doit être conforme aux normes en vigueur pour alimenter les équipements prévus dans les salles de classe. Une mise à niveau ou des aménagements spécifiques peuvent être nécessaires afin de favoriser l’implantation d’un petit espace informatique dans la salle de classe.
Le réseau de télécommunication doit desservir l’ensemble des classes utilisatrices. Pour mémoire, plusieurs technologies peuvent concourir à atteindre cet objectif, éventuellement combinées entre elles :
Le câblage ethernet (au moins une prise par salle).
Le WiFi.
Le courant porteur en ligne (CPL).
Les écoles doivent bénéficier d’une adresse IP fixe.

2.3 Les services numériques de base
Les ordinateurs et périphériques de l’École numérique doivent être connectés en réseau local.
Les services numériques de base suivants doivent être disponibles :
services rendus aux utilisateurs : recherche documentaire, stockage, communication asynchrone (messagerie, forum…), communication temps réel, publication,
services assurant un accès sécurisé aux diverses ressources : authentification, sécurisation et accès au réseau, annuaire,
services garantissant le fonctionnement correct de l’ensemble : sauvegardes, régénération de postes de travail, supervision, gestion des journaux.
Ils sont décrits dans le cadre de référence des services intranet/ internet d’établissements scolaires et d’écoles (S2i2e) disponible à l’adresse suivante :
http://www.educnet.education.fr/services/infrastructures/s2i2e

2.4 L'Espace Numérique de Travail (E.N.T).
Les micro-ordinateurs, bien que qualifiés dès leur origine d’ordinateurs personnels (Personal Computer), n’ont pris que progressivement la dimension d’outil de travail individualisé. C’est avec le développement de l’Internet qu’ils sont devenus de vrais instruments de communication personnelle. Dans le contexte des établissements scolaires, ils ont été plus qu’ailleurs partagés entre des utilisateurs multiples, rendant plus complexe l’individualisation des utilisations.
Aujourd’hui, de multiples services orientés vers l’information et la communication ont démultiplié l’usage des ordinateurs. Pour chaque personne qui s’en sert, l’ensemble de ces services constitue un environnement dans lequel il évolue, qu’on peut qualifier d’environnement de travail quand on y inclut les outils directement liés à son activité professionnelle ou scolaire. Tous ces services peuvent gagner à être regroupés, organisés et mis en cohérence. C’est précisément le rôle des ENT : reconstituer cet environnement de manière simple et efficace, en privilégiant le point de vue de l’utilisateur.
Grâce à la mise en réseau des établissements d’enseignement, de nouveaux outils pédagogiques et administratifs sont proposés depuis plusieurs années déjà. Une multitude de logiciels sont ainsi installés sur les ordinateurs et les serveurs : mail, chat, forums, publication de site web, agendas, gestion de la scolarité, etc. Néanmoins, leur hétérogénéité et leur cloisonnement posent encore des difficultés d’accès, de maintenance, d'apprentissage, de ressaisie de données.
C’est pourquoi le ministère cherche à favoriser le déploiement de véritables espaces numériques de travail (définition voir plus bas), constitués d’un ensemble homogène de services numériques : travail collaboratif, vie scolaire et étudiante, mise à disposition et gestion de ressources numériques, bureau virtuel, etc.

2.5 Les équipements matériels et logiciels
Contexte : La mobilité, la compacité, la possibilité de se passer d’un raccordement filaire et la disponibilité des ordinateurs dans la classe doivent favoriser une grande souplesse d'utilisation et s’intégrer aisément dans les différentes organisations pédagogiques.
Les élèves et le professeur doivent pouvoir recourir aux TICE dans le cadre des activités habituelles de l’enseignement, pour des séquences courtes, collectives ou individuelles, au moment où ils en ont besoin.
À l'échelle d'une école, la mobilité des équipements permet une optimisation du taux d’utilisation : les postes informatiques peuvent être selon les moments et les activités pédagogiques répartis dans plusieurs classes, rassemblés dans une seule ou mobilisés pour un projet.

Les équipements comportent plusieurs éléments.
Une solution de classe mobile constituée de :
des micro-ordinateurs portables élèves ou des tablettes numériques (technologie WiFi et autonomie de la batterie supérieure à 4 heures, durée garantie sur les trois ans) : ces micro-ordinateurs ou tablettes seront au minimum au nombre de 12 –écran 9 pouces minimum, 10 pouces de préférence- ou au minimum au nombre de 8 –écran 12 pouces au moins - et chacun sera équipé d’un ensemble Webcam et microphone intégré, d’une souris et livré avec une suite bureautique installée ; les batteries doivent être rechargeables à 90% en 1 heure 30.
un micro-ordinateur portable enseignant (écran 12 pouces minimum, technologie WiFi et autonomie de la batterie supérieure à 4 heures) avec Webcam et microphone intégré, livré avec une suite bureautique installée ;
un logiciel de supervision pédagogique des postes ;
un matériel de rangement sécurisé, raccordable aux réseaux électrique et informatique. Ce mobilier peut être fixe (type armoire) ou déplaçable (type chariot, valise) et doit permettre le raccordement et le rechargement des batteries d’ordinateurs ;

Une solution de tableau blanc interactif
La solution doit comporter les éléments suivants :
Un tableau blanc interactif, mobile ou fixe, ajustable en hauteur avec bras porteur et vidéoprojecteur à courte focale ou ultra courte focale, accompagné d’un système de sonorisation.
• Plusieurs constructeurs proposent des tablettes intégrant les fonctions d'un tbi et permettant a minima un pilotage à distance par le professeur ou un élève. Ces tablettes sont souvent des outils complémentaires des boitiers d'évaluation/vote.
Un ordinateur associé au TBI
Des ressources pédagogiques permettant des usages du TBI avec les élèves.

• Une solution d'évaluation individuelle.
Des boitiers de vote appelés aussi boitiers d'évaluation. : Ces boitiers permettent de réaliser des évaluations programmées et des évaluations instantanées. Un logiciel fournit avec ces outils permettra de synthétiser les résultats afin d'organiser la classe en groupes de besoins c'est-à-dire en permettant une analyse des résultats des élèves qui conduit à la mise en œuvre d'une pédagogie différenciée. Ils peuvent être couplés à une tablette permettant à pilotage à distance du logiciel du Tbi et du logiciel de gestion des boitiers.
une solution de réseau sans fil à base de bornes wifi compatibles et facilement connectables.

Une solution d’impression
Une imprimante réseau laser noir & blanc
Une option multifonction et couleur pourra être proposée.

En outre,

Un visualiseur.
Un visualiseur permettra de projeter directement les productions des élèves et les objets de petites tailles afin de permettre une communication en vue d'un travail à l'attention de l'ensemble de la classe.
L’offre pourra comprendre d’autres options : appareil photo, caméra, scanner, balado diffuseur, microcasque, etc.

2.6 La garantie
La garantie qui couvrira les divers équipements et prestations devra comprendre la maintenance et le maintien en conditions opérationnelles sur site, pour une durée de trois ans au minimum.
Une attention particulière sera accordée à la mise en place d’une réponse unique (hotline par exemple) pour les éléments composants l’ « école numérique » de façon à simplifier son maintien en conditions opérationnelles.


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Définition. Espace Numérique de Travail
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Ce qu’est un ENT dans le 1er degré

Caractéristiques générales
L’ENT 1er degré est un espace de travail commun à un ensemble d’usagers qui ont un rôle dans la communauté éducative.
Il permet d’accéder rapidement, de façon simple et sécurisée, à un ensemble d’outils pédagogiques et éducatifs au service des apprentissages.
A ce titre, il constitue le prolongement numérique de l’école en offrant à chaque usager un accès dédié et sécurisé aux informations, contenus et services dont il a besoin.
Public concerné
Les ENT 1er degré offrent un accès personnel, personnalisé et personnalisable à différents profils d’utilisateurs de la communauté éducative :
-          les élèves,
-          les professeurs,
-          les directeurs d’école,
-          les équipes de circonscription,
-          les inspecteurs,
-          les familles (responsables légaux des élèves : parents, tuteurs, etc.),
-          les personnels municipaux attachés à l’école,
-          les agents intervenant dans l’école
-          etc.
Enjeux
Le développement des ENT dans le 1er degré répond à plusieurs enjeux, en particulier :
o       assurer l’égalité des élèves devant la formation par le numérique et au numérique, à l’intérieur du système éducatif ;
o       créer un nouvel espace d’échange entre l’école et la famille ;
o       structurer l’offre de services numériques aux membres de la communauté éducative, socle d’un développement cohérent des TICE, en adéquation avec les valeurs et missions de l’école ;
o       organiser et structurer les apprentissages dans un espace dédié, pour contribuer à la construction des compétences du socle commun.
Cadre de référence français.
En raison de leurs caractéristiques, les espaces numériques de travail sont/seront multiples et modulaires. Dès lors, leur description fonctionnelle, leur interopérabilité avec les autres services applicatifs (de l’académie ou des fournisseurs de services « tiers ») et leur évolutivité sont un enjeu majeur.
Le SDET – Schéma directeur des espaces numériques de travail (qui s’inscrit dans le Schéma stratégique des systèmes d’information et de télécommunication (S3IT) du ministère) est un cadre structurant qui vise à fournir une cohérence entre les offres d’espaces numériques de travail, en lien avec les infrastructures sécurisées et les systèmes d’information existants.
Le SDET est un ensemble documentaire, à destination des porteurs de projet ENT. L’ensemble est consultable sur :http://www.educnet.education.fr/services/ent/sdet