Après les ardoises
(et le procédé La Martinière enseigner dans les écoles normales),
voilà nos écoles peu à peu envahient de zapettes, de tablettes....
Alors plutôt pour ou plutôt contre ?
Est-ce utile ? pertinent ?
Les enfants sauront-ils encore écrire ?
Les parents s'interrogent, les collectivités territoriales aussi, les professeurs se demandent s'il s'agit d'un nouveau gadget ou d'un outil utile qui pourrait les aider dans leur métier, qui pourrait aider les élèves à apprendre.
Oui, les tablettes constituent de bons outils pour l'Ecole.
Pour répondre à cette question, il faut se demander ce que peut apporter à l'enseignant et à l'élève ce nouvel outil ?
L'école de nos parents, de nos grands-parents, de nos arrières grands-parents, c'était des tables, des chaises, des tableaux noirs, des craies, des ardoises...
L'école que nous avons connu, ou dans laquelle nous avons commencé à enseigner, c'était les stylos bille mais toujours les tableaux, les craies, moins les estrades, plus quelques radios, quelques projecteurs de diapositives, quelques duplicateur à alcool....
Et puis en quelques années tout est bousculé par l'arrivée de nouveaux matériels.
Le Tableau blanc numérique avec son vidéo projecteur et son ordinateur connecté à internet a constitué une étape forte dans la modification de l'environnement de travail des professeurs et des élèves.
Il faut le dire, cette chaine Vidéo-ordinateur-internet est une vraie grande étape. Elle a permis d'offrir à des écoles rurales un accès direct au savoir. Les peintures célèbres ont pu être vues, analysées, expliquées. Des documents historiques projetés, des extraits vidéos ont servi à illustrer, comprendre.
Et puis la technologie s'est encore un peu plus approchée de nous et nous sommes entrés dans l'ère du tactile. Les TBi sont devenus tactiles. Etait-ce vraiment indispensable ? Et les tablettes sont apparus.
Gadget ? Véritable outil d'apprentissage ?
Depuis des années, notre société nous demande de suivre les élèves de façon plus personnalisée.
L'école apprend aux élèves à vivre ensemble mais l'école doit assurer un enseignement à chacun.
Elle doit veiller à ce que chaque enfant fasse l'objet d'un accompagnement, "d'un parcours personnalisé".
Depuis des années, les professeurs multiplient les évaluations, les livrets personnels des élèves pour suivre chacun dans la construction de ces apprentissages.
Et depuis quelques mois, des constructeurs de TBi ont décidé d'accompagner ce mouvement.
Ils ont d'abord proposé des "boîtiers de vote" puis ont fait évolué ces boîtiers pour devenir des boîtiers d'évaluation.
Les zapettes !
Assez basique au début, ces zapettes ne permettaient de produire que des réponses à des QCM : oui-non.
Puis les réponses ont été plus nombreuses, ainsi nous pouvions proposer cinq choix (A, B, C, D, E).
Une autre étape importante a vu le jour sous la forme de réponses plus qualitatives : L'élève pouvait entrer du texte comme s'il s'agissait d'un clavier de téléphone portable. Il pouvait répondre "manger" "mangé" "mangés" "mangées". Le logiciel qui synthétisait les erreurs proposait alors la constitution de groupes de besoin en fonction des réponses données.
Mais l'usage était encore collectif.
L'enseignant posait une question et les élèves répondaient à la même question en même temps.
L'heure est aux tablettes et l'évaluation est réinventée !L'arrivée des tablettes constitue une étape très importante qui répond en partie à cette volonté de personnaliser l'enseignement.
Des logiciels comme Flow de la société einstruction permettent :
- "d'envoyer" des questions différentes d'une d'une tablette à l'autre...
- "d'envoyer" des non seulement des textes, mais des images (reproduction d’œuvres), de sons (dictée) de morceaux de vidéos...
- "d'envoyer" des contenus différents sur chaque tablette.
En plus, le fait de disposer de tablettes permet à l'enseignant de mener ce travail d'évaluation :
- simultanément c'est à dire pour tous les élèves en même temps ou
- de façon différée, pour chaque élève, quand il le décide.
La gestion des classes devient alors plus fluide.
On peut aussi ajouter que ces mêmes solutions permettent d'afficher certaines tablettes directement sur le tbi. Affichage dynamique, puisque si l'élève écrit sur sa tablette, le contenu est modifié sur le tableau et sur l'élève écrit sur le tableau, le contenu est modifié sur la tablette.
Il faut maintenant imaginer une classe avec sur chaque pupitre, une tablette à disposition en permanence et vous voilà avec un enseignement complètement rénovée.
J'entrevois les possibles mais j'entrevois aussi les besoins de formations.... indispensables.
PS : à Soissons, nous engageons une nouvelle expérimentation, à raison d'une tablette par élève, nous ne manquerons pas de vous raconter nos réussites et nos difficultés. Et si nous pouvons, nous donnerons la parole au professeur et aux élèves.